Un événement terrible dans l’histoire de Manosque
Durant l’été 1708, un séisme de forte amplitude a détruit ou endommagé une grande partie des bâtiments manosquins mais n’a, heureusement, fait aucune victime humaine. À deux reprises, la ville de Manosque a été touchée par des tremblements de terre de forte intensité : le 13 décembre 1509 et le 14 août 1708. Les archives ne conservent aucune trace du premier, par contre elles témoignent de la violence du second. Des relations contemporaines de l’événement indiquent que plus d’une centaines de maisons ont été détruites et que toutes les autres ont été détériorées. Suite à cette forte secousse, et à celles qui ont suivi, le château des Hospitaliers, situé sur l’actuelle place du Terreau, « qu’on pouvoit appeler un rocher à cause de sa grande solidité menasse ruine de toutes pars, il ni a ni tours ni murailles ni voute qui ne soit endommagée ». On constate également des dégâts dans les églises. La maison de l’hôtel-Dieu, déjà délabrée, est presque rendue inhabitable, » les sœurs religieuses qui en ont soin et les pauvres malades ayant été obligés d’en sortir de crainte de n’estre abimés à toute heure sous les ruines ».
Manosque désertée après le tremblement
Étonnamment, aucun décès lié au séisme n’est signalé, juste quelques ensevelissements sans gravité… Le 21 août, les consuls, suivis du clergé de la ville et des habitants, se rendent en procession à la chapelle de Notre-Dame, à Toutes-Aures, pour remercier Dieu de les avoir préservés. Ils font alors le vœu d’y aller chaque année, le dimanche après l’Assomption. Le 22 août, après plusieurs jours de secousses, Manosque finit par être complètement désertée par ses habitants. Un chroniqueur raconte que « dans cette fuite précipitée, on vit des femmes honnêtes et des filles sages, surprises dans un déshabillé plus que négligé, se sauver dans cet état et paraître en public à demi nues sans s’apercevoir de l’indécence de leur habillement ». Un homme paralysé, abandonné seul sur son lit à l’hôtel-Dieu, recouvre miraculeusement l’usage de ses jambes et fuit avec la multitude… Ces anecdotes font sourire, bien-sûr, mais elles témoignent du retentissement du séisme de Manosque et de l’image qu’il a laissé dans la mémoire collective.